Journal du jardin, mai 2020
Le confinement
Deux mois confinés à Malaguet, on est pas à plaindre. Ici, la vie n’a pas trop changé, exceptée la réorganisation de notre commercialisation, les marchés étant fermés, en vente de paniers à la ferme, ce qui a demandé de consacrer un temps à la communication. Puis les légumes sont venus à manquer, mars-avril, ce n’est pas la meilleure saison pour les maraîchers, et les commandes sur internet ont été interrompues un mois pour reprendre début mai.
Pendant cette « pause », il a fallu rattraper le retard occasionné par un mois de mars surchargé : la naissance d’un deuxième enfant, l’aîné à garder à la maison, produire les plants, ce dont Caroline s’occupe habituellement, Bafodé, le stagiaire de la ferme, absent car confiné jusqu’à nouvel ordre et cette nouvelle organisation des ventes à mettre en place. Pendant ce temps les jardins et les serres ont été laissés à eux-même, et Mère Nature ne se le fait pas dire deux fois. Du coup, un gros coup de collier fut nécessaire au mois d’avril avec Clément, embauché pour la saison, et aussi des personnes (merci à vous !) souhaitant se dégourdir les jambes et s’aérer l’esprit en donnant un coup de main aux plantations. Nous avons pu recoller au planning avec « seulement » quinze jours de retard et quelques cultures abandonnées.
Les actualités de la ferme et le contenu des paniers ont été efficacement relayés par le nouveau site internet qui a su faire ses preuves, ainsi que par la page Facebook « Verdurettes et petits légumes« , créée peu de temps avant le confinement. Je ne maîtrise pas trop l’outil, mais je tâche de me former dès que j’ai du temps afin de gérer une communication plus instantanée.
Les cultures
Au champ, les serres ont fait peau neuve, surtout celle qui héberge les légumes-fruits de l’été. En quatre semaines, verdurettes, épinards et radis se sont vus remplacés par les courgettes, les concombres, tomates, poivrons et aubergines. L’autre serre accueille les cultures de printemps, que je récolte en ce moment ou très prochainement : carottes nouvelles, laitues, petits pois, haricots, fenouils. Il sera trop tard après leurs récoltes pour y installer une culture d’été aussi beaucoup de ces planches seront semées d’un engrais vert pour l’été avant les plantations de septembre.
Les jardins à l’extérieur eux aussi se remplissent des légumes pour le printemps et le début de l’été : radis, laitues, betteraves, navets, aromates ainsi que les courgettes. Les premiers gros chantiers de plantations ont commencé avec les pommes de terre et les oignons. Maintenant que Mai est arrivé, ils vont s’enchaîner : tomates, aubergines, poivrons en extérieur, courges, poireaux, choux. C’est une autre facette du métier. A la laitue ou aux radis qu’on vient semer ou planter très régulièrement en petite série, s’opposent ces « gros légumes » destinés à nous faire une belle récolte que nous vendrons au long de l’automne et de l’hiver. La journée n’est pas la même quand on se dit qu’aujourd’hui, on doit planter 5000 choux !
Les chantiers participatifs
Autre conséquence du confinement, l’arrêt des chantiers participatifs. J’ai du laisser en plan le paillage de la haie faute de possibilité d’organiser une action collective ainsi que la pose de la clôture. Cela ajoute un stress supplémentaire de savoir qu’on a encore ces deux gros chantiers à gérer alors qu’on a au contraire besoin d’être très concentré sur la réussite des cultures et le bon déroulement de la saison. Je vais donc rapidement revenir vers vous (oui, vous ! ) pour qu’on termine ça au plus vite, afin de me libérer l’esprit et d’avoir une jolie haie bien paillée pour l’été, et une grosse clôture pour empêcher les vilains chevreuils de venir manger vos salades. Je sais qu’après le déconfinement, vous aurez davantage envie de voir vos proches que de passer une journée à la campagne pour étaler de la paille, mais les deux ne sont pas incompatibles, et nous avons vraiment besoin de votre aide et de votre soutien sur ce coup encore.
Une COMAC Nature & Progrès dans la Vienne ???
Comme vous le savez peut-être, nous avons choisi d’adhérer à l’association il y a un an maintenant et notre ferme a obtenu la mention Nature&Progrès en juin 2019. Le fonctionnement de ce label repose sur une certification collective, on appelle cela un Système Participatif de Garantie. En clair, on ne fait pas appel à un cabinet pour le contrôle (certification par tiers), la visite de conformité est réalisée par des adhérents (N&P est une association) professionnels et consommateurs. Nous avons besoins d’adhérents pour créer un Groupe Local dans la Vienne et ainsi nous organiser localement pour notre certification, sans faire appel à des membres de la fédération. On appelle ça une COMAC, Commission Mixte d’Agrément et de Contrôle.
Nature & Progrès est une association écologiste, dont les adhérents ont à cœur la protection du vivant, pour la Terre, pour les Hommes. L’agriculture biologique ne se limite pas à cultiver des plantes sans chimie, elle est un modèle de société où des fermes nombreuses et de petites tailles, des paysans nombreux et heureux, produisent une alimentation de qualité pour tous en prenant soin des écosystèmes. Une société de justice sociale et d’échanges équitables, de transmission des savoirs, en tous lieux, pour tous les Hommes.
Si vous vous sentez proches de ces valeurs et que vous souhaitez vous investir pour développer le réseau de l’association, je vous invite à consulter le site de Nature & Progrès, et bien sûr d’Adhérer, afin que nous puissions créer dans la Vienne notre Groupe Local. Merci d’avance !